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Réinventer l’emploi public : Les collectivités en première ligne de l’inclusion

  • matthieuclzd
  • 21 sept. 2024
  • 13 min de lecture

Dernière mise à jour : 22 sept. 2024



L'inclusion des personnes en situation de handicap est un sujet de société fondamental, qui dépasse la simple application de normes et de lois. Il s'agit d'un véritable enjeu d'égalité des chances et de justice sociale, auquel la fonction publique doit apporter une réponse forte. Si les réformes législatives ont permis d'inscrire des obligations pour favoriser l'emploi des personnes handicapées, il reste cependant un gouffre entre les aspirations et la réalité. Ce fossé est particulièrement visible dans la fonction publique, qui peine à atteindre les objectifs fixés en matière d’inclusion, notamment celui de recruter au moins 6 % de personnes en situation de handicap.


Dans cette quête de progrès, les collectivités territoriales apparaissent comme des acteurs de premier plan, capables de transformer le cadre législatif en actions concrètes et inclusives. À la croisée des responsabilités locales et des impératifs sociaux, elles sont en mesure de façonner une fonction publique véritablement représentative de la diversité sociale. Mais comment cette transformation peut-elle s'opérer, et quelles stratégies doivent être mises en œuvre pour atteindre un véritable changement ?


Un engagement de proximité : l’impact direct des collectivités territoriales

Contrairement à d'autres échelons de l’administration, les collectivités territoriales sont en interaction directe avec la population. Elles incarnent les institutions de proximité par excellence, et leur mission est de répondre aux besoins concrets des citoyens, y compris ceux en situation de handicap. Cette proximité confère aux collectivités une responsabilité particulière en matière d'inclusion professionnelle, car elles sont non seulement gestionnaires des politiques publiques, mais aussi des employeurs majeurs dans les territoires.

Selon une étude réalisée par l'Association des maires de France (AMF) en 2022, environ 1,9 million de personnes sont employées dans la fonction publique territoriale, ce qui représente une part significative de l’emploi public en France. Ce chiffre démontre le poids des collectivités dans le paysage de l'emploi, et souligne leur rôle crucial en matière d’embauche de personnes en situation de handicap. Pourtant, en dépit de leur importance, de nombreuses collectivités peinent encore à remplir leurs obligations légales. En 2023, seulement 5,6 % des fonctionnaires territoriaux étaient en situation de handicap, un chiffre en légère progression mais encore en-deçà des attentes.

Les freins à cette inclusion sont multiples : manque d’accessibilité des locaux, absence de formation spécifique des managers, ou encore des processus de recrutement qui ne tiennent pas suffisamment compte des besoins particuliers des candidats en situation de handicap. Pourtant, les solutions existent, et certaines collectivités ont déjà montré qu’il est possible d’agir efficacement en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap. À travers des exemples concrets, nous explorerons les actions qui peuvent être généralisées pour créer une dynamique de transformation au sein des administrations locales.


L’inclusion passe par l’adaptation des postes et des environnements de travail

L'un des premiers obstacles à l'insertion des personnes en situation de handicap dans la fonction publique territoriale est la question de l’accessibilité des lieux de travail. En dépit de la loi de 2005 qui impose aux employeurs publics de rendre leurs locaux accessibles, il reste de nombreux bâtiments administratifs où les personnes à mobilité réduite ou souffrant de déficiences sensorielles sont confrontées à des obstacles quotidiens. Un rapport du Défenseur des droits publié en 2021 a révélé que 45 % des personnes en situation de handicap estiment que leur environnement de travail n’est pas adapté à leurs besoins, ce qui compromet leur pleine intégration dans l’emploi public.

Les collectivités peuvent et doivent investir davantage dans l’adaptation des postes de travail, qu’il s’agisse de rendre les locaux accessibles ou de fournir des outils adaptés aux agents en situation de handicap. La ville de Lyon, par exemple, a mis en place un programme d’aménagement des postes pour ses agents, incluant des équipements ergonomiques, des logiciels adaptés pour les déficiences visuelles ou auditives, ainsi que la possibilité d’aménager les horaires de travail pour les personnes atteintes de maladies chroniques. Ce type d’initiative montre qu’en investissant dans des infrastructures et des technologies inclusives, les collectivités peuvent non seulement respecter leurs obligations légales, mais aussi améliorer la qualité de vie au travail pour tous les agents.

Le télétravail, dont l'usage s'est largement démocratisé avec la crise sanitaire de la COVID-19, représente également une opportunité pour favoriser l'inclusion des personnes en situation de handicap. Selon une étude de l'Association française des managers de la diversité (AFMD) publiée en 2022, près de 60 % des personnes handicapées interrogées estiment que le télétravail a eu un impact positif sur leur capacité à concilier vie professionnelle et besoins spécifiques liés à leur handicap. Les collectivités doivent donc intégrer cette nouvelle réalité dans leurs politiques d’emploi, en offrant plus de flexibilité à leurs agents. Un agent souffrant de troubles musculo-squelettiques, par exemple, pourrait grandement bénéficier d'un mode de travail hybride, combinant présentiel et télétravail, pour réduire les déplacements et minimiser la fatigue physique.


L'inclusion des personnes en situation de handicap mental et psychique : un accompagnement à repenser

Si l’adaptation des postes et des environnements de travail est cruciale pour l’insertion des personnes en situation de handicap, il est tout aussi essentiel d’adresser les besoins spécifiques des personnes souffrant de handicaps mentaux et psychiques. Ces handicaps, souvent invisibles, sont largement sous-estimés dans le milieu professionnel. Pourtant, ils représentent une part importante des difficultés d’insertion, notamment dans la fonction publique. Selon les données de l’Organisation Mondiale de la Santé, les troubles mentaux affectent environ 25 % de la population mondiale à un moment donné de leur vie. En France, près de 12 millions de personnes souffrent de troubles psychiques, ce qui en fait un enjeu de santé publique majeur, avec des répercussions directes sur le monde du travail.

Les collectivités territoriales, en tant qu’employeurs publics, ont un rôle clé à jouer pour répondre à ce défi. L’inclusion des personnes atteintes de troubles mentaux ou psychiques nécessite une approche particulière, plus subtile que celle adoptée pour les handicaps physiques. Les aménagements matériels sont souvent moins visibles, mais l’accompagnement humain doit être renforcé. Les troubles psychiques, tels que la dépression, les troubles anxieux, la bipolarité, la schizophrénie, ou les troubles de la personnalité, posent des défis spécifiques en termes d’adaptation professionnelle. Le premier d’entre eux est l’absence de formation et de sensibilisation des équipes aux réalités de ces pathologies.

Dans de nombreux cas, la méconnaissance du handicap psychique entraîne des incompréhensions, voire des comportements discriminatoires, souvent involontaires mais préjudiciables. Les agents souffrant de troubles psychiques peuvent avoir des difficultés à gérer le stress, des absences répétées ou des crises aiguës qui nuisent à leur productivité apparente. Il est essentiel que les managers, ainsi que l’ensemble des équipes, soient formés à ces problématiques. Un programme de sensibilisation sur le handicap mental et psychique devrait être une priorité pour les collectivités territoriales souhaitant améliorer leur taux d’inclusion. Ce programme doit inclure des informations sur la nature de ces troubles, leur impact sur la vie professionnelle et des outils pour soutenir les agents concernés, sans stigmatisation.

Certaines collectivités, à l’instar de la région Nouvelle-Aquitaine, ont mis en place des modules de formation spécifiques pour les managers et les équipes RH, afin de mieux comprendre les dynamiques liées aux handicaps mentaux. Cette approche permet d’offrir un environnement de travail plus adapté et d’éviter les malentendus. Par ailleurs, il est primordial de rappeler que l’inclusion des personnes souffrant de troubles psychiques n’est pas une question de performance immédiate, mais de bien-être et de soutien à long terme. Ces personnes, lorsqu’elles sont bien accompagnées, peuvent être pleinement performantes et apporter une contribution significative aux équipes.

Un autre levier essentiel pour favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap mental est la mise en place d’un accompagnement psychologique adéquat. Les collectivités peuvent, par exemple, offrir un accès facilité à des services de santé mentale, en collaboration avec des professionnels spécialisés. Le département du Rhône a récemment instauré un partenariat avec des psychologues et des psychiatres pour proposer un suivi régulier aux agents souffrant de troubles mentaux. Ces agents bénéficient ainsi d’un espace sécurisé pour échanger de leurs difficultés et trouver des solutions adaptées à leur situation professionnelle. Ces dispositifs sont particulièrement bénéfiques pour prévenir les situations de crise, mais aussi pour favoriser une meilleure gestion des épisodes de souffrance mentale.

Par ailleurs, l’accompagnement doit s’accompagner d’une gestion individualisée du parcours professionnel des agents. Contrairement à d’autres types de handicaps, les troubles psychiques peuvent fluctuer au fil du temps, avec des périodes de stabilité et des périodes plus complexes. Il est donc nécessaire de mettre en place des modalités de travail flexibles, comme des aménagements d’horaires, du télétravail ponctuel, ou encore des périodes de repos adaptés aux besoins de l’agent. Cette flexibilité, déjà expérimentée dans certaines collectivités, permet aux agents concernés de mieux gérer leur trouble tout en continuant à contribuer à la mission de service public.

Enfin, il est important de créer un environnement de travail inclusif, qui favorise la compréhension et l’acceptation des différences. Les collectivités territoriales peuvent encourager la mise en place de groupes de parole ou de cellules de soutien psychologique, où les agents souffrant de troubles psychiques peuvent partager leurs expériences, tout en recevant un soutien émotionnel et professionnel de leurs pairs. Cela contribue à réduire l’isolement souvent ressenti par ces personnes et renforce la solidarité entre les équipes.

Les troubles mentaux et psychiques ne doivent pas être des freins à l’emploi, mais plutôt un appel à repenser l’accompagnement des agents publics. En intégrant des dispositifs de soutien humain et technique, les collectivités territoriales peuvent jouer un rôle pionnier dans l’inclusion des personnes en situation de handicap mental. Il est impératif de faire de cette inclusion une priorité, non seulement pour respecter les obligations légales, mais aussi pour garantir à chaque individu les conditions nécessaires à son épanouissement professionnel. En prenant ce chemin, les collectivités renforcent non seulement leur capacité à inclure, mais aussi leur engagement envers une fonction publique plus juste, plus humaine et véritablement accessible à tous.


Former et sensibiliser pour combattre les préjugés

L'aménagement des postes et des environnements de travail ne suffit pas à lui seul. Un autre levier essentiel est la formation et la sensibilisation des équipes, et notamment des cadres dirigeants. Selon une enquête menée par l’Université Paris-Dauphine en 2020, plus de 65 % des managers dans la fonction publique territoriale se disent mal préparés à gérer l’intégration de personnes en situation de handicap dans leurs équipes. Ce manque de préparation est souvent source de malentendus, de méconnaissance des droits des agents handicapés et, parfois, de discriminations involontaires.

Certaines collectivités ont pris des initiatives pour remédier à cette situation. La région Île-de-France, par exemple, a mis en place un programme de formation continue pour ses cadres, destiné à les sensibiliser aux enjeux de l'inclusion. Ce programme inclut des modules sur les différents types de handicap, sur la manière d’adapter les missions de travail et sur l’importance de créer un environnement de travail inclusif et bienveillant. Les retours sont extrêmement positifs : les managers ayant suivi cette formation affirment être mieux préparés pour répondre aux besoins spécifiques de leurs agents en situation de handicap et se disent plus à même de les accompagner dans leur parcours professionnel.

Cette approche doit être généralisée à l’ensemble des collectivités. La formation ne doit pas seulement concerner les managers, mais aussi l’ensemble des équipes. Il est fondamental que tous les agents publics soient informés et sensibilisés aux enjeux de l'inclusion, afin de lutter contre les stéréotypes et les préjugés qui subsistent encore. La mise en place de journées de sensibilisation ou de sessions de formation obligatoire sur le handicap pourrait contribuer à transformer en profondeur la culture organisationnelle des collectivités territoriales.


Accompagnement personnalisé : l’humain au cœur de la stratégie d’inclusion

Au-delà des aménagements et des programmes de formation, l'inclusion professionnelle des personnes handicapées passe aussi par un accompagnement personnalisé. Chaque situation de handicap est unique, et il est essentiel que les collectivités puissent adapter leurs politiques aux besoins spécifiques de chaque individu. Selon une étude de l'Observatoire des inégalités publiée en 2021, les personnes en situation de handicap qui bénéficient d'un accompagnement personnalisé lors de leur parcours professionnel ont deux fois plus de chances de conserver leur emploi sur le long terme.

Les collectivités peuvent, dans ce cadre, établir des partenariats avec des associations spécialisées, des organismes de formation ou des services d’accompagnement professionnels. Le département de la Gironde, par exemple, a mis en place un partenariat avec l’Association pour la gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées (AGEFIPH), permettant aux personnes recrutées de bénéficier d’un accompagnement personnalisé, de leur embauche jusqu’à leur intégration dans les équipes. Grâce à ces partenariats, les collectivités peuvent proposer des solutions individualisées, comme le tutorat ou le mentorat, qui sont autant d’outils précieux pour garantir une intégration réussie.

L’approche humaine est primordiale dans ce processus. L'accompagnement ne doit pas se limiter à l’embauche, mais doit s’inscrire dans la durée. Un agent en situation de handicap, comme n’importe quel autre employé, évolue dans sa carrière et ses besoins peuvent changer au fil du temps. Il est donc indispensable que les collectivités mettent en place des dispositifs d’évaluation continue, afin de s’assurer que les solutions mises en place répondent toujours aux attentes de leurs agents. Cette capacité à réajuster et à personnaliser les parcours professionnels est un facteur clé de succès pour l’inclusion durable des personnes handicapées dans la fonction publique territoriale.


Inclusion et performance : un levier pour l’exemplarité des collectivités

L’inclusion des personnes en situation de handicap dans la fonction publique ne se limite pas à une obligation légale ou à un enjeu de justice sociale. Il s'agit aussi d'une opportunité pour améliorer la performance des services publics et renforcer leur efficacité. Des études montrent que la diversité, qu'elle soit liée au genre, à l’origine sociale ou à la situation de handicap, est un facteur de performance pour les organisations. Une étude menée par McKinsey en 2019 a ainsi démontré que les organisations qui promeuvent activement la diversité sont 33 % plus performantes sur le plan financier que celles qui ne le font pas. Bien que cette étude concerne principalement le secteur privé, ses conclusions s'appliquent également au secteur public. En diversifiant leurs équipes, notamment en intégrant des personnes en situation de handicap, les collectivités territoriales peuvent enrichir leur réflexion stratégique, élargir leur champ de compétences et développer des solutions innovantes adaptées aux besoins des citoyens.

La fonction publique territoriale, en particulier, est chargée d'offrir des services publics de qualité à l'ensemble de la population. En intégrant des agents en situation de handicap, elle démontre sa capacité à refléter la diversité de la société qu'elle sert. Cette exemplarité est un puissant levier pour améliorer l'image de la fonction publique auprès des citoyens et des autres employeurs. Lorsqu'une collectivité territoriale se montre exemplaire en matière d'inclusion, elle envoie un message fort : elle est prête à s’adapter aux besoins de tous, à évoluer, à innover et à prendre en compte les réalités humaines dans l’ensemble de ses politiques publiques.


Le leadership des collectivités territoriales dans l'innovation sociale

Les collectivités territoriales, en tant qu'acteurs de proximité, sont idéalement placées pour expérimenter de nouvelles formes de travail inclusives. Le secteur public est souvent perçu comme rigide et peu propice à l'innovation, mais les collectivités peuvent au contraire jouer un rôle de laboratoire d'innovations sociales. Des initiatives locales peuvent servir de modèle à d’autres administrations et secteurs. Par exemple, certaines municipalités ont expérimenté la mise en place d’équipes intégrées, dans lesquelles des agents en situation de handicap travaillent en étroite collaboration avec des collègues valides pour concevoir des services publics plus inclusifs. Ces expériences démontrent qu’en associant les compétences spécifiques des personnes en situation de handicap à celles des autres agents, il est possible de développer des solutions novatrices, notamment dans les domaines de l’accessibilité, de la médiation culturelle et de l’adaptation des services sociaux.

L'exemple du département de l'Essonne est emblématique à cet égard. Ce département a lancé un programme pilote visant à recruter des personnes en situation de handicap pour des missions spécifiques liées à l'inclusion sociale et à la sensibilisation du grand public aux enjeux du handicap. En s'appuyant sur les compétences et l'expérience de ces agents, la collectivité a pu concevoir des actions de sensibilisation plus adaptées et mieux reçues par la population. Ce type d'initiative, fondé sur une approche participative et inclusive, prouve que les collectivités peuvent non seulement respecter leurs obligations légales en matière d'emploi des personnes en situation de handicap, mais aussi en tirer parti pour améliorer la qualité des services publics.


De la légalité à l’engagement moral : les collectivités au cœur d'une dynamique de changement

Si la législation impose aux collectivités d'atteindre un taux de 6 % d’agents en situation de handicap, cet objectif ne doit pas être perçu comme une simple obligation chiffrée. Il doit être envisagé comme une opportunité pour les collectivités de se positionner en tant qu’acteurs du changement social. L'engagement des collectivités ne se limite pas à cocher des cases pour remplir des quotas ; il doit traduire une volonté de transformer en profondeur les mentalités et les pratiques professionnelles. Cela implique de dépasser la simple conformité légale pour s'inscrire dans une démarche éthique plus large, où l’inclusion des personnes en situation de handicap est vue comme un vecteur de cohésion sociale et d'amélioration continue des services publics.

Une étude de l'Institut Montaigne en 2021 a montré que les citoyens attendent de plus en plus de leurs élus locaux qu'ils soient des promoteurs actifs de l'égalité des chances et de la diversité. Les collectivités territoriales ont une responsabilité particulière dans ce domaine, car elles sont au plus près des besoins des citoyens, et leur action se répercute directement sur le quotidien des personnes en situation de handicap. En intégrant davantage ces personnes dans leurs effectifs, les collectivités envoient un signal fort à la société : elles sont prêtes à incarner les valeurs d'égalité, de justice et de solidarité.


Vers une évaluation rigoureuse et continue des politiques d’inclusion

Enfin, pour que ces politiques d'inclusion soient véritablement efficaces, il est essentiel de mettre en place des dispositifs d’évaluation continue. Les collectivités doivent pouvoir mesurer l’impact de leurs actions en matière d'emploi des personnes en situation de handicap et ajuster leurs stratégies en fonction des résultats obtenus. Ce processus d'évaluation peut prendre plusieurs formes : des enquêtes internes auprès des agents en situation de handicap, des audits externes pour évaluer l'accessibilité des locaux et des équipements, ou encore des groupes de travail réunissant des agents valides et en situation de handicap pour identifier les obstacles à l'inclusion.

Les retours d'expérience sont essentiels pour améliorer en permanence les dispositifs mis en place. Par exemple, le Conseil départemental de la Gironde a mis en place un baromètre annuel de l'inclusion dans ses services, qui permet de suivre l'évolution du taux d'emploi des personnes en situation de handicap et d'identifier les difficultés rencontrées. Grâce à cet outil, le département a pu ajuster certaines de ses politiques, notamment en matière d’accompagnement des nouveaux agents en situation de handicap et d'aménagement des postes de travail. Ce type de dispositif d’évaluation est indispensable pour garantir que les objectifs fixés sont atteints et que les politiques d’inclusion bénéficient véritablement aux personnes concernées.


Les collectivités territoriales, fers de lance de l'inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap

En conclusion, l’inclusion des personnes en situation de handicap dans la fonction publique, et particulièrement dans les collectivités territoriales, est un enjeu essentiel pour l'avenir de notre société. Les collectivités, en tant qu’employeurs de proximité, disposent d'une responsabilité particulière dans la mise en œuvre de politiques inclusives. En adaptant les postes de travail, en formant leurs équipes, en accompagnant leurs agents de manière personnalisée et en innovant dans leurs pratiques professionnelles, elles peuvent non seulement respecter leurs obligations légales, mais aussi devenir des modèles d'inclusion pour l'ensemble de la société.


Il est temps que les collectivités territoriales saisissent cette opportunité pour s'engager pleinement dans une démarche éthique et responsable, où l'inclusion des personnes en situation de handicap est perçue comme une richesse et non comme une contrainte. Ce changement de paradigme est essentiel pour construire une fonction publique à l’image de la société qu’elle sert : diverse, inclusive et ouverte à tous. Les collectivités, en tant qu’acteurs centraux de la vie publique, ont un rôle clé à jouer dans ce processus de transformation. En se plaçant en première ligne de cette dynamique d’inclusion, elles peuvent contribuer à faire évoluer non seulement la fonction publique, mais aussi l’ensemble de la société, vers un modèle plus juste et plus solidaire.

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